Elles
Publié le 16 Octobre 2013
Il y a Elle. Elle a mon âge. C'est une de mes plus vieilles amies. On se parle au tel, on prend rendez-vous quand je vais sur la grande ville. Et bien, Elle, en ce moment, Elle tuerait bien son ex. Papa de sa première fille, cet homme est un gros nul. En fait, même pas. Ce n'est pas ce qu'il convient de dire. Il est dangereux. Il est fou. Il devrait se faire soigner, son entourage devrait demander un internement. Mais voilà. Au final, Elle est là à se battre contre lui pour le bien de sa fille. Alors que ça fait maintenant 6 ans qu'Elle est partie. Encore et toujours, il lui pourri la vie.
Avec des amis, on parlait dernièrement ne pas comprendre les gars, et s'étonner : on peut signer un contrat de mariage, alors pourquoi, avant de faire des enfants, on ne pourrait pas signer un contrat de parent. Pour que les hommes lâches s'occupent de leurs enfants, que les hommes vils paient les pots cassés et que les hommes méchants ne puissent pas s'approcher d'enfants qui ont juste besoin qu'on les aime.
Il y a Elle. Elle qui vient de vivre la fin d'une histoire. "Encore" Elle te dirait. Cette fin qui fait mal parce qu'Elle se sent incomplète quand elle est toute seule. Et qu'Elle a envie d'aimer et d'être aimée aussi. Elle qui a l'impression qu'elle fonce dans le mur avec les gars. Alors que Elle, Elle est adorable, un peu bavarde, très forte et courageuse. Elle qui élève ses deux garçons du haut de ses 1 m 50. Avec sa petite voix et son fichu caractère. Je sais qu'Elle trouvera. Même si Elle n'en est pas convaincue.
Là tout pareil qu'au dessus. Pourquoi, il n'y a pas d'étiquette sur les gars pour qu'on puisse les cataloguer "psychopathe" "fuyant" "phobique de l'engagement"...
Il y a Elle. Mon amie au loin. Elle souffre. Elle déguste. Elle se sent pourrie de l'intérieur. Elle qui avait décidé de prendre une année pour elle. Pour se chouchouter. Elle, seule fille au milieu de sa famille de garçons. Et puis les tuiles. Les problèmes de santé qui s'accumulent. La douleur. Le sentiment que "merde, c'est pas juste". Elle qui a toujours pensé à tout le monde avant elle-même. Ses gars, son mari, ses parents, les potes, les voisins, les mamans de l'école...Là, au moment où Elle veut prendre soin d'elle, Elle va le faire mais en passant sur le billard.
Alors pour Elles. Elles trois. Je voulais dire mon admiration. Mon admiration devant le chemin parcouru par l'une comme par les autres. Savoir se construire, se reconstruire. Connaitre ses limites, en poser pour les autres. Arriver quand même pour ses trois femmes à sourire, à rigoler à mes conneries, à avancer encore et toujours. Vous, les trois, je suis bien contente de vous avoir comme amies.