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Publié le 9 Novembre 2012
Il faudrait que je vous parle de ma première maison.
J'aurais pu vous parler de ma vraie première maison habitée par un âne, un lapin en liberté qui mangeait les fils du téléphone, un chien, des poules, un métier à tisser et mes parents en sabots.
J'aurais pu vous parler de l'appartement occupé par ma famille dans ma ville de naissance, avec la buanderie peinte par mon papa en dégradé de nuages violets, et la terrasse recouverte de revêtement pour terrain de tennis vert tout mou.
J'aurais pu vous parler de la maison de mes parent (mais ça c'est déjà fait là: Chez pouni et mounie...) ;de l'appartement de ma belle-grand-mère (ou comment vivre dans 240m2 à deux quand on a 20 ans) ; de mes 12 déménagements en 1 an pendant ma première année de militaire....
J'aurais pu vous parler de LA maison, celle que nous avons acheté, qui appartient en grande partie à la banque, que nous aimons et détestons à la fois parce qu'elle nous coûte un bras mais qui est aussi le coeur de ma famille. Mais j'en parle régulièrement.
J'aurais pu.
Mais je vais vous parler plutôt de cette maison si particulière à mon coeur.
Elle est toute petite.
C'est une maison jumelle.
Elle est au bord de la mer.
Elle est entrée dans la famille en 1950, l'année de naissance de mon Pouni.
Et elle fut le théâtre des vacances familiales par excellence.
Celle de la famille de mon papa.
Ce fut l'endroit où mes parents se sont rencontrés.
Nos vacances d'enfant s'y sont déroulées pendant longtemps.
Alors j'ai dit qu'elle est toute petite.
En haut il y a deux pièces. Une chambre. Le salon/salle à manger/endroit pour jouer. Et la cuisine en enfilade.
En bas, aménagée dans le garage, une mini chambre.
Les toilettes ? Dehors sous l'escalier.
La salle de bain ? Dehors aussi.
Bon, vu sa localisation, tu te doutes qu'on y a pas passé beaucoup de temps en hiver.
En revanche, un long mois d'été à une époque où mes parents me laissaient rentrer de la plage seule.
Des sucettes achetées sur la promenade.
Le super marchand de glace qui ne fait que des glaces aux fruits rouges.
Les Rosalie, voitures à pédales.
Le mini golf.
Les bateaux et les planches à voile qui s'entassent dans le garage.
Les cousines qui passent.
L'initiation à l'optimiste sur le bateau construit par mon père.
Le club Mickey juste histoire de faire du trampoline.
Les devoirs de vacances qui ne sont pas fait.
J'ai marché sur un crapaud en allant aux toilettes une nuit.
La lecture des "Dents de la mer" en bibliothèque verte (le truc à ne plus vouloir te baigner le lendemain).
Des tiroirs remplis de merdouilles qui sont autant de trésors.
Les crevettes qui cuisent.
Et la pointe St Gildas les jours de temps pourri.
Et cette odeur d'humidité qui fait dire à la famille quand on arrive dans un endroit un peu "mouillé" "Oh, ça sent Tharon".
Elle est toujours dans la famille. Elle appartient désormais au frère de mon père.
Je l'ai montré à mes enfants une fois. Mais ils étaient trop petits pour comprendre l'importance qu'elle a dans mon coeur.
Et puis, la Frangine. La Frangine qui a acheté une maison un peu semblable. Une maison de bord de mer. Dans la commune voisine. Je crois que chez elle aussi ça sent Tharon. J'aime bien. C'est l'odeur des vacances de mon enfance.